Se souvenir du pasteur Paul Buchsenschutz

Plaque commémorative à la Maison Pierre-Toussain

 

 

Issu d’une lignée pastorale, Paul Buchsenschutz naît au presbytère de Chagey en Haute-Saône le 31 décembre 1905. Après des études de théologie à la Faculté libre de théologie protestante de Paris, il accomplit dix-huit mois de service militaire dans les chars de combat en 1928-1930. Il est ensuite appelé par l’Église évangélique luthérienne de France dans la région ecclésiastique de Montbéliard pour desservir la paroisse de Beaucourt. Il participe à la Bataille de France en mai-juin 1940, en particulier à la contre-attaque de Montcornet au sein de la 4e division cuirassée du colonel de Gaulle.

 

Dans les premiers temps de l’Occupation, Paul Buchsenschutz souffre, écartelé entre sa vocation de pasteur qui, pour s’épanouir, a besoin du silence des armes, et celle d’officier, de conducteur d’hommes, qui ne peut accepter la défaite et la servitude. Très vite, il entreprend de mener la guerre sourde de la résistance à l’occupant allemand et au régime de Vichy.

 

Installé comme troisième pasteur à Montbéliard en septembre 1942, ce père d’une famille de trois enfants, lieutenant de réserve, anime une filière d’exfiltration des proscrits vers la Suisse et accompagne les réfractaires au Service du Travail Obligatoire. Après avoir rejoint le mouvement de résistance Organisation Civile et Militaire, il recrute une compagnie de patriotes dans un secteur compris entre Montbéliard et Héricourt. Il reçoit la mission de trier les renseignements réunis localement par les réseaux Eleuthère et César-Stockbroker. Cela ne l’empêche pas de présider le comité directeur de l’Institut protestant de Glay et d’être à l’origine de la création en juillet 1943 de la maison de retraite « La Maison Blanche » à Beaucourt.

 

Arrêté le 27 octobre 1943, il est déporté à Buchenwald puis à Mauthausen-Gusen. Rapatrié dans un état de déficience physique et d’épuisement nerveux très accusés, le pasteur met fin à ses jours au matin du 10 avril 1946.

 

La plaque commémorative apposée à l’entrée de la Maison Pierre-Toussain, à Montbéliard, inscrit dans le marbre l’engagement sans faille d’un Français « Mort pour la France » dans le combat idéologique et militaire des années 1939-1945.

 

Jean-Pierre Marandin

 

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