Orchamps-Vennes, son église et son chemin de croix

Une idée de promenade pour cet été !

Avant l’arrivée de la période estivale, Paroles protestantes propose à ses lecteurs une idée de visite originale. Si vous êtes de passage dans le Haut-Doubs, ou si vous cherchez un but de promenade, ou de séjour, un détour par Orchamps-Vennes pour y découvrir son Église et son remarquable chemin de croix s’impose.

 

L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul date du XVIsiècle (construction entre 1520 et 1566) et son clocher-porche du XIXe. À la demande de l’abbé Guillaume, curé d’Orchamps-Vennes, près de Morteau (Doubs), le sculpteur comtois Gabriel Saury (1911-1978) réalise entre 1947 et 1950 un chemin de croix pour son église. Inspiré des souffrances des déportés de la Seconde Guerre Mondiale, confronté aux difficultés de la vie et de la maladie, l’artiste travailla la matière pour traduire l’abandon, la souffrance, la solitude, la condamnation et figurer la Passion du Christ. L’outrance expressionniste de l’artiste, sa façon radicale et expressive de tenir le Christ à hauteur de l’humain choqua au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Tout particulièrement, les visages, au plus près de la douleur disaient la vérité humaine de l’épreuve, en contradiction avec les représentations habituelles de Jésus, homme parfait.

Une polémique s’installa et aboutit en 1955, à une décision du Saint-Office exigeant le retrait du chemin de croix.

En 1953, alors que la polémique s’amplifiait, l’artiste confiait à Boris Simon : « Pour toute la peine qu’il m’a coûtée, pour toutes les intentions que j’ai voulu y mettre, je considère ce chemin de croix comme mon œuvre essentielle, même avec ses erreurs. La Passion est un drame trop terrible pour qu’on le traite d’une façon mièvre, gracieuse, rassurante… Il doit troubler, choquer au besoin nos conformismes ». En 1956, il tenait à faire entendre qu’à côté du drame de la Passion, son chemin de croix, si violent et excessif qu’il fût, n’était que rose.

Relégué dans une pièce annexe, le chemin de croix ne cessa pas d’attirer attention et respect. Il est remis en place dans l’église en 1970.

Chacune des quatorze stations a été réalisée en terre cuite chamottée. La chamotte est une argile brute cuite, broyée et tamisée. La terre chamottée est une terre lisse dans laquelle on ajoute de la chamotte. La chamotte facilite le séchage et évite les déformations et les fentes, fréquentes après la cuisson, notamment pour les objets volumineux.

Jean-Pierre van Cornewal

 

1re station : Jésus est condamné à mort 

2e station : Jésus est chargé de sa croix

3e station : Jésus tombe pour la 1ere fois sous le bois de la croix

4e station : Jésus rencontre sa mère 

5e station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

6e station : Véronique essuie la face de Jésus

7e station : Jésus tombe pour la 2e fois

8e station : Jésus console les filles de Jérusalem

9e station : Jésus tombe pour la 3e fois

10e station : Jésus est dépouillé de ses vêtements

11e station : Jésus est attaché à la croix

12e station : Jésus meurt sur la croix

13e station : Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère

14e station : Jésus est mis dans le sépulcre

 

Traditionnellement les chemins de croix comptent 14 stations. Aujourd’hui, on ajoute parfois une 15e station, celle du tombeau vide qui relie ainsi, en finale, toutes les stations à la résurrection. 15e station : avec Marie, dans l’espérance de la résurrection.

 

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